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Oulan Bator, la Mongolie, et le passage difficile en Russie

 

5/9. Nuit un peu difficile : couchette étroite, arrêts fréquents du train... Au matin, nous sommes à la frontière, mais toujours en Mongolie, à Khiagt. La gare d'un coté, un train de marchandises de l'autre, pas terrible ! Long contrôle des papiers et des bagages. Et ce que je redoutais arrive. La police mongole me dit que nous sommes le 5 septembre, et que mon visa russe ne commence que le 6. De fait... Faut-il que je laisse le train partir sans moi, et rester dans cette bourgade improbable, au milieu de nulle part ? Heureusement, les hôtesses russes interviennent. Mais nous ne serons que demain en Russie, disent-elles, tout va bien ! La policière mongole se laisse convaincre. Ouf, chaude alerte ! J'espère que les Russes seront aussi coulants. Car, de fait, j'ai un jour d'avance... On verra cette nuit... Ou tout à l'heure... En attendant... on attend !
Nous repartons. Arrivée à la frontière russe, en fait très vite. Les policiers se pressent autour de mon passeport. Je ne suis pas en règle ! Je dois descendre du train. Heureusement, Natalia, l'interprète russe francophone m'accompagne. Longs conciliabules. Je suis arrêté car j'ai violé la loi. J'ai commis un "crime administratif" ! On me prend les empreintes de tous les doigts, et même des paumes, des photos de face et de profil... Finalement, je peux être libéré si je paie une amende d'environ 20 euros... Mais je dois signer une déclaration, en cyrillique et en russe, comme quoi je reconnais mon crime, commis par "inattention". Plus une leçon de morale car un professeur ne devrait pas être "inattentif"...

4/9. Dès notre arrivée à Oulan Bator, je pars avec un conducteur mongol dans les steppes, retrouver une famille nomade et dormir dans la plaine. Nuit dans la yourte, très agréable. Elle m'est donnée pour moi seul, le lit est trop petit (les Mongols ne sont pas grands), mais la nuit est excellente. Je ravive mon poêle dans la nuit, il ne fait vraiment pas chaud, et souffler sur mes braises, dans ma yourte, avec les hurlements des chiens dehors, en pleine steppe, est un vrai plaisir. Comme la cigarette du petit matin, dans le vent frais, le regard portant loin sur les étendues vallonnées, est un grand moment !
J'aide les nomades à démonter la yourte, intéressant de voir cette structure habile et légère, qui offre un grand espace et une excellente protection ...
Visite de la statue géante de Gengis Khan, puis retour à Oulan Bator. On monte sur le monument au morts soviétiques et mongols, on visite le temple de Boudha (une immense statue de 27m de haut prend toute la place intérieure, avec des milliers de petits Boudhas sur les murs tout autour), qui est à l'origine de la ville. Le temple est plein de moines et de lamas qui prient, et il y a un toboggan pour enfants au milieu... Puis, musée de l'histoire mongole, où je relie des connaissances éparses, et où on se souvient que Gengis khan a dominé le plus vaste empire de l'histoire... RDV sur la grande place, et on va au spectacle du théâtre mongol. Super spectacle avec l'orchestre national, une contorsionniste et surtout un type qui joue d'une espèce de violon avec une voix de basse incroyable, et enfin un flûtiste qui chante en même temps ! Puis, départ rapide vers le train russe.
Exactement même configuration que le chinois, mais super moderne ! Il y a Marjan, l'électricien, Serguiei, qui fument tous les deux, et qui sont très marrants et amicaux. Dîner incroyable dans le magnifique wagon-restaurant, avec Christine (son mari Eddy est malade) et les deux tchèques Viktor et Bedrich. Vodka, vin australien, service impeccable, on discute en anglais, j'explique l'origine du français, de l'occitan, on se marre, on peut fumer, je suis dans le transsibérien, en Mongolie ! Je m'éclate !

Je m'en sors bien, et je profite du coup chez mes compagnons de voyage d'une certaine réputation amusée de "criminel" ! L'affaire réglée... on attend, des heures, pour repartir, sans savoir exactement pourquoi...
Finalement, on repart ! Dix heures pour passer la frontière russo-mongole, dont une en prison !
Le paysage change, et l'occupation humaine aussi. Plus de steppes, mais des landes, des marais, des montagnes basses, qui n'ont plus la douceur et le velouté de Mongolie. Plus de yourtes, des maisons de bois, un habitat groupé, et manifestement pas une grande richesse...
Après midi pluvieux, et calme. On s'arrête partout, dans des hameaux minuscules et perdus. On ne doit guère dépasser les 50 km/h. Les uns lisent, Christine tricote, d'autres font la sieste. Toutes les portes des cabines sont ouvertes, et on sent que l'installation se fait. Je vais rendre visite au couple français, Michel et Dominique, dans leur wagon haut de gamme. Ils ont un véritable salon, une grande douche perso, c'est vraiment confortable. Nous dans notre wagon, nous partageons la douche installée entre deux cabines, mais ça ne pose aucun problème. On a l'impression d'être en bateau, le train tangue et roule, on dort sur une couchette, on va de gare en gare comme si c'étaient des ports, et on contemple beaucoup...
 

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